INTERVIEW PRIVEE THIERRY MOULLEC
Au détour d'une soirée d'entraînement des Minimes (U15)France de l'Union Féminines Nantes Atlantique, Thierry MOULLEC a répondu à notre interview privée. Découvrez le en exclusivité...
Conseiller technique à l'issue de vos études, comment êtes-vous rentré dans cet univers si prisé?
Très tôt, Thierry MOULLEC a obtenue son BE2, dès 1989 il devient conseiller technique en Picardie. Il réalise des stages avec la Fédération durant quelques temps jusqu’au jour où Gérard BOSQ le contacte afin de lui proposer un poste au sein de la Fédération. Grâce à ses diplômes et sa passion pour le basket il rentre dans cet univers et travaillera auprès de Pierre Vincent de 1993 jusqu’aux années 2000.
En 1992 vous saisissez l’opportunité de devenir assistant en équipe de France Jeune. Rapidement vous grimpez les échelons et vous vous retrouvez auprès de l’équipe de France Féminine. Un avenir de Coach principal en Ligue Féminine ou en équipe de France vous attend et vous intéresserait-il ?
Oui évidemment ! (rigole)
Cela est un vrai challenge, de plus le monde du basket, féminin, est un monde très compliqué et difficile. Obtenir un tel poste serait une belle expérience, néanmoins il faut les moyens nécessaires – joueuses, ambition de l’équipe… – ce qui n’est pas toujours le cas lors de ce type de proposition. De plus, Coach principal est un réel engagement que ce soit au niveau professionnel et personnel qui n’est pas toujours facile à gérer.
Si je vous dis « Les JO 2012 » ? Vous me répondez ? (stage de préparation, tournois, …expériences, sentiments, …)
« C’est un sentiment très paradoxal » On ne se rend pas compte de la puissance de l’évènement jusqu’au moment où on le quitte. L’équipe a attaqué cette compétition comme n’importe qu’elle autre challenge, surtout les filles. L’après coup fut un engouement exceptionnel, les salles étaient pleines, la présence des journalistes très forte, il n’y avait pas que des journalistes sportifs mais de tout univers.
Il faut savoir que c’est un réel investissement pour chacun d’entre nous, l’équivalent de 320 jours de stage, 50 filles à gérer, quand cette aventure vous arrive, il est important de garder les pieds sur terre.
Désormais il faut se concentrer sur les championnats d’Europe qui sont un véritable challenge pour l’équipe, de plus ils ont lieu chez nous en France.
Des tentions ? Des rires ?
Evidemment, comme tous les sports !
Mais c’est plus facile quand on gagne ! (rigole)
Le match contre l’Australie nous à fait peur, le retour de l’équipe australienne, les prolongations… Les filles ont réussi à trouver les ressources nécessaires pour gagner ce match !
Egalement, les ¼ de finales n’ont pas été simples, toujours difficile à jouer en compétition pour nous…
Votre meilleur moment ? Même si on pense déjà le deviner…
L’accès à la finale !
La Russie avait trop de certitude, les filles partaient déjà gagnantes, mais le groupe français les connaissait bien, il était donc plus facile de les battre. L’objectif de départ était d’être sur le podium mais pas à la place obtenue tant mieux pour nous.
Et la vie au Village Olympique ?
La vie au Village Olympique est très particulière, c’est un vrai Campus, on voit des jeunes partout… ! Tout le monde est présent ! Les équipes mettent le drapeau de leur pays à leur fenêtre, sur les murs.
C’était une organisation exceptionnelle magnifiquement bien menée par les Anglais !
C’est également deux univers qui se côtoie, ceux qui ont fini leur compétition et qui font la fête pendant que les autres sont encore concentrés pour la suite de la compétition. Il y a les compétiteurs d’un jour, d’une semaine et de la durée des JO, le regard de chacun est donc différent.
Enorme prestation de l’équipe de France qui repart avec une médaille d’argent ! JO 2016 ce sera la médaille d’or ?!
C’est encore très loin et nous aurons toujours deux équipes que sont l’Australie et les USA au dessus de nous qui sont même hors compétition.
L’Australie est une équipe solide plus forte que la France, les Etats Unis, que dire, on ne peut pas les approcher !
Notre prochain objectif pour le moment c’est la Coupe d’Europe.
Vous êtes la fierté de votre famille, elle vous suit et vous encourage partout !
Difficile à gérer parfois ?
C’est un engagement important qui entraîne de nombreuses absences. Je ne remercierai jamais assez ma femme pour toute la compréhension dont elle fait preuve à mon égard.
Mais c’est également des compromis, c’est pourquoi je n’entraîne pas en club.
J’ai eu la chance et l’opportunité, cette année, de pouvoir les faire participer à la finale des JO, se fut une journée très mouvementé parce qu’il fallait gérer les transports, les places au sein du stade mais importante aux yeux de mes proches.
Exemple pour tout nos futurs, jeunes basketteurs, quel conseil leur donner ?
Il faudrait demander aux joueuses…
Mais je leur dirais d’aller visionner les deux documentaires réalisés par la Fédération et celui diffusé sur Canal+ qui représentent réellement les efforts accomplis par les filles. C’est un vrai travail d’abnégation, il faut se laisser le temps d’évoluer, penser sur le long terme, y croire et ne pas laisser tomber. En général, on dit qu’il faut environ 8 ans pour pouvoir former un(e) joueur(se), alors ne baissez pas les bras. Céline DUMERC est un réel exemple de ce que représente ce travail, elle a su profiter de se qu’on lui offrait et apprendre des autres.
Merci